Orphée, une chorégraphie de José Montalvo et Dominique Hervieu
A la maison de la Danse à Lyon du 18 au 27 mai 2011
José Montalvo et Dominique Hervieu travaillent ensemble depuis de nombreuses années au Théâtre National de Chaillot qu’ils dirigent depuis 2008. L’année suivante ils sont tous les deux promus Officiers des Arts et Lettres.
En juin 2011, Dominique Hervieu succèdera à Guy Darmet à la direction de la Maison de la danse, à Lyon, et à la direction artistique de la Biennale de la danse de Lyon.
José Montalvo et Dominique Hervieu ont réalisé une version tout à fait contemporaine du mythe d’Orphée. C’est à la fois une comédie musicale, un opéra, un métissage de danses modernes et beaucoup d’émotion. C’est complètement inattendu et le mélange du visuel, avec la vidéo et l’infographie, et la danse réelle donne un résultat très troublant et très réussi.
On voit à la fois les danseurs sur écran géant et à échelle humaine sur scène. Mais pas de façon systématique. L’effet visuel est très original et donne une autre dimension à l’œuvre.
La musique est un savoureux mélange qui reste centrée sur trois époques : l’Orféo de Monteverdi (1607), l’Orphée et Eurydice de Gluck (1774) et enfin The Orphée suite for piano de Philip Glass (1993).
Montalvo et Hervieu nous propose de voyager à travers le temps, à travers l’histoire de la musique et aussi à travers les cultures. Un merveilleux mélange qui donne naissance à une vision unique avec des artistes de tous horizons, uniques aussi.
L’œuvre est interprétée par des danseurs, des chanteurs, des musiciens (au théorbe et au violoncelle). Une troupe pleine de grâce, et d’énergie débordante. Tous plus doués les uns que les autres, en passant par la danse contemporaine, le hip-hop, la danse africaine…
Dans la troupe de danseurs, on mettra en avant un échassier, Karim Randé, sur échasses pneumatiques qui n’hésite pas à faire des prouesses et des sauts périlleux avec ses grandes échasses, évoquant l’Orphée doté de pouvoir surnaturels.
Mais le plus émouvant est sans aucun doute Brahem Aïache qui est danseur et qui va former un duo exceptionnel avec l’échassier. Si l’un est sur échasses, l’autre est sur béquilles. Brahem est unijambiste et sa danse est un hymne à la vie. Quand on le voit danser avec autant de grâce et de facilité, on se sent tout petit. C’est une performance qui relève presque de l’imaginaire et qui est pourtant bien réelle. Une prouesse que l’on n’est pas près d’oublier.
Hier soir, le très nombreux public de la Maison de la danse a été conquis par ce spectacle qui reste très original et qui mélange tous les genres, avec une part laissée à la musique et la danse africaines avec un danseur qui a durant plusieurs minutes tenu le public en haleine avec ses onomatopées et ses mimiques totalement extravagantes et extraordinaires. Sans un moment de répit ! Absolument magique !
Bénédicte.Source :
http://publikart.net/orphee-une-choregraphie-de-jose-montalvo-et-dominique-hervieu